Vous pensez avoir 5 sens ? Et bien détrompez-vous, vous en avez bien plus.

Si l’on creuse un peu, on s’aperçoit que tout ce que l’on pensait savoir n’est pas forcément vrai.  

Vous connaissez déjà les cinq grands sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût. Pensiez-vous que le compte s’arrêtait là ?

Les scientifiques affirment que nos sens sont bien plus nombreux, même s’ils ne s’accordent pas sur leur nombre exact. Nous en possèderions entre 14 et 21, selon la définition que l’on donne à ce mot.

La signification communément admise du mot « sens » est : « tout système constitué d’un groupe de cellules sensorielles qui répondent à un phénomène physique spécifique et qui correspond à une région dans le cerveau, où les signaux sont reçus et interprétés. »

L’explication la plus simple est peut-être la suivante : un sens est un canal par lequel votre corps peut s’observer ou étudier le monde extérieur.

Mais avez-vous déjà entendu parler de la proprioception ? Si vous fermez les yeux et levez un doigt vers votre nez, vous savez exactement où il se trouve, sans le voir. La proprioception est notre capacité innée à savoir où se trouvent nos muscles, membres ou appendices dans l’espace. Vous êtes capable de placer le doigt sur le bout de votre nez dans l’obscurité totale, grâce à ce sens.

C’est l’une des choses que les policiers testent lorsqu’ils arrêtent quelqu’un en état d’ébriété, l’alcool et la drogue faussant la proprioception. Le test « Fermez les yeux et touchez votre nez » teste ce sens.

Des chercheurs ont découvert que les personnes présentant une certaine mutation du gène PIEZO2 avaient un mauvais sens de la proprioception. La mutation provoquait chez les sujets une mécano sensation plus faible que la normale. En conséquence, ils avaient tendance à être maladroits et moins coordonnés.

Nous n’avons pas seulement besoin de savoir où se trouve notre corps dans l’espace, nous devons aussi le maintenir droit. Pour cela, nous disposons de l’équilibrioception, qui est notre sens de l’équilibre. Cette perception est assurée par le système vestibulaire situé dans l’oreille interne. Comme le savent tous ceux qui ont fait des culbutes sur la pelouse, une fois que l’équilibre est rompu, vous tombez et il vous faut du temps pour vous relever. Un bon sens de l’équilibrioception permet aux humains de faire preuve d’incroyables capacités physiques.

Le système vestibulaire nous donne également la capacité de ressentir la vélocité. Grâce à lui, si vous inclinez votre tête à gauche ou à droite, vos yeux sont toujours capables de se concentrer et de lire les mots sur une page. C’est également la raison pour laquelle certaines personnes souffrent du mal des transports. Lorsque vous êtes en voiture et que vous regardez par la fenêtre, vos yeux envoient un signal à votre cerveau indiquant une vitesse rapide. Votre système vestibulaire, quant à lui, indique que votre corps est immobile. Le mal des transports survient lorsque les signaux sont en désaccord total dans votre cerveau. Ce qui est intéressant, c’est qu’au lieu de travailler de manière isolée, les scientifiques ont découvert que nos sens travaillent en collaboration, par le biais d’un processus appelé perception multisensorielle.

La kinesthésie est la perception du mouvement.

Avez-vous déjà pensé à la façon dont vous pouvez savoir s’il fait chaud ou froid dehors ? Ce sens est connu sous le nom de thermoception. Nous détectons la température extérieure grâce à des thermorécepteurs situés sur notre peau. Cela nous permet d’éviter de nous brûler ou de nous geler et d’éviter les environnements trop chauds ou trop froids.

Les chémorécepteurs déclenchent une zone de la moelle épinière du cerveau qui détecte les hormones et les médicaments véhiculés par le sang. Ils sont également impliqués dans le réflexe de vomissement.

Il y a aussi la nociception, en un mot, la douleur. Elle était auparavant considérée comme le résultat d’une surcharge d’autres sens, comme le toucher. Mais aujourd’hui, elle est un système sensoriel unique en son genre.  Il existe trois types distincts de récepteurs de la douleur : cutanés (peau), somatiques (os et articulations) et viscéraux (organes du corps).

Les récepteurs d’étirement sont présents dans les poumons, la vessie, l’estomac et le tractus gastro-intestinal.  Un type de récepteur d’étirement qui détecte la dilatation des vaisseaux sanguins est souvent impliqué dans les maux de tête.

La pression et la démangeaison sont différentes du toucher et activent d’autres récepteurs. L’une permet de réguler la force d’une poussée ou d’une pression et l’autre est un système sensoriel qui permet de se gratter la peau à l’endroit d’une démangeaison. Ce chatouillement de la peau est causé par la libération de certaines substances fabriquée, comme l’histamine parfois accompagnée de petits boutons ou de plaques rouges.

Le son est un autre de nos sens bien distinct de l’ouïe. C’est la détection des vibrations tel que l’air ou l’eau et le contact avec vos tympans.

Nous avons aussi des capteurs de tension qui se trouvent dans les muscles et qui permettent au cerveau de surveiller la tension musculaire.

La chronoception est la perception du temps qui passe. Des données expérimentales ont montré que les humains ont un sens du temps étonnamment précis, en particulier lorsqu’ils sont jeunes. Le mécanisme que nous utilisons est un système impliquant le cortex cérébral, le cervelet et les ganglions.

Le capteur de la soif permet à votre corps de surveiller son niveau d’hydratation, de sorte qu’il sait quand il doit vous dire de boire. La faim est régulée par un autre capteur et permet de détecter quand nous avons besoin de manger.

La magnétoréception est la capacité de détecter les champs magnétiques. Ce sens est principalement utile pour fournir un sens de l’orientation lors de la détection du champ magnétique terrestre. Contrairement à la plupart des oiseaux, les humains n’ont pas une forte magnétoréception, même si nous avons tendance à avoir une certaine perception des champs magnétiques tout de même.

Si vous pensez que ces sens sont intéressants, il existe des sens encore plus fascinants en dehors de notre espèce. Par exemple, il y a l’électroception, qui est la capacité de percevoir les champs électriques. Les requins l’utilisent pour détecter leurs proies. Les chauves-souris utilisent la magnétoréception pour s’orienter. Plus étrange encore, certaines espèces d’oiseaux et d’insectes détectent et orientent leur vol grâce à la lumière polarisée.

Quand on vous dira dorénavant « J’ai un 6ième sens », vous pourrez répondre, « Moi aussi, et même bien plus ! »