La procrastination : art ou fléau ?

La procrastination est l’acte de remettre à plus tard ce que l’on pourrait faire immédiatement. C’est un comportement très répandu dans notre société moderne, où les distractions sont nombreuses et les sollicitations constantes. Mais la procrastination est-elle vraiment un problème ? Ou bien est-ce une façon de vivre plus créative et plus épanouissante ?

Quelles sont les causes de la procrastination ?

La peur de l’échec : certaines personnes procrastinent parce qu’elles ont peur de ne pas réussir la tâche qu’elles ont à accomplir, ou de ne pas être à la hauteur des attentes des autres. Elles préfèrent donc éviter d’affronter cette situation anxiogène et se réfugier dans des activités plus agréables ou moins exigeantes.

Le perfectionnisme : d’autres personnes procrastinent parce qu’elles sont trop exigeantes envers elles-mêmes, et qu’elles veulent réaliser un travail irréprochable. Elles passent donc beaucoup de temps à planifier, à rechercher des informations, à vérifier les détails, au lieu de passer à l’action. Elles ont du mal à se satisfaire d’un résultat qui n’est pas optimal, et à accepter leurs limites.

Le manque de motivation : certaines personnes procrastinent parce qu’elles n’ont pas envie de faire la tâche qu’elles ont à faire, soit parce qu’elle ne leur plaît pas, soit parce qu’elle ne leur semble pas importante ou utile. Elles manquent donc de motivation intrinsèque, c’est-à-dire de plaisir ou d’intérêt pour la tâche en elle-même, et de motivation extrinsèque, c’est-à-dire de récompense ou de reconnaissance pour le travail accompli.

Les conséquences de la procrastination

Sur le plan professionnel : la procrastination peut entraîner un retard dans la réalisation des projets, une baisse de la qualité du travail, une perte de crédibilité auprès des collègues ou des supérieurs, voire une sanction ou un licenciement.

Sur le plan personnel : la procrastination peut provoquer un sentiment de culpabilité, de frustration, de honte, ou d’insatisfaction personnelle. Elle peut aussi nuire aux relations avec les proches, qui peuvent se sentir négligés ou déçus par le manque d’engagement ou de fiabilité du procrastinateur.

Sur le plan psychologique : cela peut générer du stress, de l’anxiété, de la dépression, ou une baisse de l’estime de soi. Elle peut aussi renforcer le cercle vicieux de la procrastination, en créant une association négative entre la tâche à faire et les émotions ressenties.

Les solutions pour vaincre la procrastination

La procrastination n’est pas une fatalité. Il existe des moyens pour la combattre et retrouver le goût de l’action.

Se fixer des objectifs SMART : spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporels. Il s’agit de définir clairement ce que l’on veut faire, comment on va le faire, pourquoi on le fait, et quand on le fait. Cela permet de se donner une direction, de se motiver et de mesurer ses progrès.

Se découper la tâche en sous-tâches : il s’agit de diviser la tâche en petites étapes faciles à réaliser, et de se concentrer sur une seule à la fois. Cela permet de réduire la charge cognitive, d’éviter le sentiment d’être débordé, et d’augmenter le sentiment d’accomplissement.

Se récompenser : il s’agit de se faire plaisir après avoir terminé une sous-tâche ou une tâche. Cela peut être une pause café, un morceau de chocolat, un épisode de sa série préférée… Cela permet de renforcer la motivation extrinsèque, de se détendre et de se féliciter.

Se faire accompagner : il s’agit de demander de l’aide ou du soutien à une personne de confiance, qui peut être un ami, un collègue, un coach, un thérapeute… Cela permet de bénéficier d’un regard extérieur, d’un encouragement, d’un conseil, ou d’une pression positive.

Se pardonner : il s’agit de ne pas se juger trop sévèrement, ni se culpabiliser, si l’on procrastine. Cela arrive à tout le monde, et ce n’est pas un signe de paresse ou d’incompétence. Cela permet de se libérer du poids de la honte, et de se donner une nouvelle chance.

Conclusion

La procrastination est un phénomène complexe, qui peut avoir des causes et des conséquences variées. Elle n’est pas forcément négative, si elle est modérée et contrôlée. Elle peut même être une source de créativité ou de plaisir, si elle est assumée et choisie. Mais elle peut aussi être un obstacle à la réalisation de ses objectifs, si elle est excessive et compulsive. Dans ce cas, il est important de prendre conscience du problème, d’en identifier les causes, et d’appliquer des stratégies pour le résoudre. Ainsi, on peut retrouver le plaisir de faire les choses, et non plus de les remettre à plus tard.