La Red Team, des auteurs de science-fiction au service de l’armée française

Comment des écrivains de l’imaginaire aident le ministère des Armées à anticiper les conflits du futur

Vous avez aimé Star Wars, Matrix ou Blade Runner ? Vous rêvez de voyager dans le temps, de combattre des aliens ou de hacker des robots ? Alors vous avez peut-être le profil pour rejoindre la Red Team, un groupe d’auteurs de science-fiction qui collabore avec le ministère des Armées pour imaginer les scénarios les plus fous et les plus créatifs possibles.

Qu’est-ce que la Red Team ?

La Red Team est une initiative lancée par l’Agence de l’innovation de défense (AID), une structure créée par le ministère des Armées pour stimuler l’innovation au sein des forces armées françaises. L’objectif de la Red Team est de faire appel à des écrivains de science-fiction, de fantasy ou de fantastique pour proposer des récits originaux et décalés sur les enjeux stratégiques, technologiques et sociétaux du futur.

La Red Team est composée d’une dizaine d’auteurs, sélectionnés sur dossier et sur entretien, qui travaillent en binôme avec des experts militaires ou civils. Chaque binôme reçoit une commande sur un thème précis, comme la guerre urbaine, la cybersécurité ou la conquête spatiale, et dispose de trois mois pour rendre un texte d’une vingtaine de pages. Les textes sont ensuite diffusés au sein du ministère des Armées, mais aussi auprès du grand public sur le site de l’AID.

Quel est l’intérêt de la Red Team ?

L’intérêt de la Red Team est d’apporter un regard neuf et original sur les problématiques du futur, en sortant des cadres habituels de la réflexion stratégique. Les auteurs de science-fiction ont en effet une capacité à imaginer des situations extrêmes, à jouer avec les paradoxes et les contradictions, à mélanger les genres et les influences, à créer des personnages attachants et des intrigues captivantes. Ils peuvent ainsi susciter l’étonnement, le questionnement et la discussion chez les lecteurs.

La Red Team permet également de stimuler la créativité et l’adaptabilité des acteurs de la défense, en les confrontant à des hypothèses inattendues ou dérangeantes. Les récits de science-fiction peuvent ainsi servir de support à des exercices de simulation, à des formations ou à des débats. Ils peuvent aussi inspirer des pistes d’innovation technologique ou organisationnelle.

Quels sont les exemples de récits produits par la Red Team ?

Depuis sa création, la Red Team a produit une vingtaine de récits sur des thèmes variés. Parmi eux, on peut citer :

“Le dernier chant du cygne”, un récit qui imagine un conflit entre la France et la Russie dans le Grand Nord, où les soldats doivent faire face à un environnement hostile et à une intelligence artificielle ennemie.

“L’île aux enfants”, un récit qui explore les conséquences éthiques et juridiques d’une opération militaire visant à libérer des enfants-soldats dans une île contrôlée par une secte.

“La guerre du silence”, un récit qui décrit une attaque cybernétique massive contre les infrastructures françaises, provoquant une panne généralisée des communications.

“Les yeux du ciel”, un récit qui raconte comment un astronaute français découvre un mystérieux artefact extraterrestre en orbite autour de la Terre.

Vous pouvez découvrir les projets et récits de la Red Team en cliquant su le nom

Quel est l’avenir de la Red Team ?

La Red Team est un projet pilote qui doit se poursuivre jusque fin de l’année. Selon le bilan qui sera fait à cette échéance, il pourrait être reconduit ou étendu à d’autres domaines. La Red Team pourrait aussi inspirer d’autres initiatives similaires, en France ou à l’étranger, visant à faire dialoguer la science-fiction et la défense.

La Red Team est donc un exemple de collaboration originale et fructueuse entre des écrivains de l’imaginaire et des acteurs de la défense, qui montre que la science-fiction n’est pas seulement un divertissement, mais aussi un outil de réflexion et d’anticipation sur le futur. Comme le dit l’un des membres de la Red Team, “la science-fiction n’est pas là pour prédire l’avenir, mais pour l’inventer”.