Sauvez votre peau! Devenez narcissique

Etrange conseil à l’heure des critiques négatives sur les selfies et l’amour de soi.

S’aimer n’est pas le plus vilain des défauts, ne soyez plus gênés de vous apprécier.

Selon le très réputé Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, le narcissisme est pourtant bel et bien un trouble de la personnalité. On s’aime trop, on se coupe du monde par une trop grande admiration de soi-même. On se désire trop, il n’y a plus aucune pudeur, plus aucun mystère à force de n’être tourné que vers soi.

Qu’en est-il vraiment ?

Vous souvenez-vous de l’histoire de Narcisse ? Elle est souvent mal interprétée. Nous croyons tous que Narcisse s’aimait tellement qu’il ne parvenait pas à quitter son relfet des yeux. Pourtant lorsque Narcisse s’aperçoit dans l’eau, il ignore complètement que c’est son image. Il tombe amoureux de cette personne idéale qu’il pense être quelqu’un d’autre. Narcisse finit par mourir de tristesse lorqu’il réalise enfin qu’il s’agit de lui-même. C’est ainsi que naît la fleur du même nom Narcisse.

L’auteur de Sauvez votre peau! Devenez narcissique, Fabrice Midal est persuadé que s’aimer à outrance est loin d’être mal. Il explique que s’aimer c’est aussi être complètement conscient de ses défauts, s’auto-analyser et se connaître parfaitement. Du coup, on s’accepte tel que l’on est et on range au placard la culpabilité.  «Le mythe de Narcisse a été mal interprété et, depuis les Pères de l’Eglise et les théories de l’altruisme, l’être occidental n’est pas autorisé à s’aimer. Il doit se mépriser et se sacrifier. Résultat, on a façonné une société malheureuse, névrosée, incapable de recevoir et de donner.»

Je me suis rendue compte il y a quelques mois que j’avais besoin d’être rassurée sur moi-même. Me montrer a un peu servi de thérapie et j’ai fait étalage de mes photos sur les réseaux sociaux. Quand une relation amoureuse se termine, on se sent souvent mal, on ne comprend pas pourquoi soudain l’amour s’est envolé. On se pose des milliers de questions sur soi-même et sur son corps. Dans mon cas, ma plastique n’avait jamais été critiquée mais je ne parvenais pas à mettre une raison sur les actes. Cette publicité  voulue m’a beaucoup aidée n’en déplaise aux haineux. J’ai appris à aimer mon corps et je m’en suis servie pour comprendre l’avenir, redéfinir mes besoins et me sentir à nouveau désirable.

Certains pessimistes voient toujours dans les images postées sur les réseaux sociaux le signe d’un grand manque intérieur et pourtant quand je regarde ces personnes, j’ai plutôt l’impression que le vide est partout dans leur vie.  Notre intimité nous appartient, l’envie ou non de la partager avec d’autres aussi. Certains individus se cachent sur les réseaux sociaux, postent rarement des photographies personnelles mais passent leur temps à espionner les autres. Ne sont-ils pas plus à plaindre ? N’ont-ils pas justement ce manque d’amour d’eux-mêmes qu’ont ceux qui s’admirent même trop ?

Sommes-nous devenus trop centrés sur nous-mêmes ? Quelle part d’intimité souhaitons-nous garder secrète ? Jusqu’où poster les photographies et quand s’arrêter ? Autant de questions que j’ai envie de vous poser. Quelle est votre expérience avec les selfies ?