Ce matin, un journaliste à la radio mettait l’accent sur la malheureuse constatation que les jeunes ne savent plus écrire sans produire de nombreuses fautes d’orthographe. Il expliquait la connotation négative que donnent ces erreurs grammaticales et l’importance d’avoir une orthographe impeccable.
Du coup, cela me rappelle que hier j’avais vu passer un post sur Donald Trump et Angela Merkel. Curieuse des nouvelles frasques du président américain, j’avais été cliquer sur le lien me renvoyant vers le site de L.L…..be. Pour moi, le journaliste est forcément une personne instruite et capable de pondre un texte sans devoir faire appel à google pour vérifier son orthographe.
Trois erreurs en une phrase ? Comment est-ce possible ? Manque d’attention ? Rédaction trop rapide ? Deadline trop serré ?
S’il est vrai que je maîtrise relativement bien la langue française et anglaise, j’avoue que le néerlandais écrit n’est pas toujours aussi correct que je le souhaiterais … bien que … Il est facile de laisser une faute par inadvertance, mais le journaliste ne doit-il pas relire ses publications ? Je ne suis pas infaillible, sans doute trouverez-vous aussi quelques perles dans mes textes mais je n’ai pas la prétention d’être payée pour écrire (du moins pas encore).
Et puis après tout, où est le problème ? Ce n’est pas la fin du monde. Est-il vraiment si grave de laisser une petite bévue dans un texte ?
De nos jours, celui ou celle qui pointe l’erreur passe pour un geek ou une personne trop méticuleuse et tatillonne.
Notre monde accélère sans cesse, on pense vite, on rédige vite, du coup l’erreur grammaticale montrée devient source d’agressivité pour celui qui l’écrit.
L’orthographe, c’est la musique des mots.
L’orthographe est une partition de musique, c’est le chemin à suivre pour être dans les règles. Une conduite qui nous permet de communiquer de la même manière et d’être ainsi compris par tous. Ecrire correctement, c’est aussi savoir respecter.
Bien sûr que les mots évoluent et que les phrases s’adaptent. Nous n’écrivont pas de la même manière que nos arrières-grands-parents, mais ce n’est pas la faute en soi qui est impardonnable mais le fait de ne pas se conformer aux règles de communication établies dans le domaine de l’écriture classique.
Ecrire en mode sms, c’est aussi de la musique.
Dans le même ordre d’idée, si on doit respecter les règles, cela signifie donc que faire des fautes lorsque l’on écrit en mode sms est autorisé. Dans le sms, les règles établies sont complètement différentes, et pourtant tout le monde respecte un même langage.
Pensez à nos parents et à leurs manières complètement empruntées de rédiger un sms en utilisant de longues phrases pompeuses. Ils nous paraissent hors du temps non ? Le sms demande à être court, sans aucun détour. Il semble évident que, ne pas parler le langage des jeunes en leur compagnie, c’est ne pas fonctionner selon leurs codes, et par extension, s’exclure du groupe. Nous avons démontré que le problème n’est pas tant la faute, que le fait de ne pas suivre les règles qui est important.
Celui qui commet des erreurs grammaticales dans le contexte de la rédaction professionnelle est donc en opposition avec le groupe d’écriture traditionnelle.
Le choc est d’autant plus grand que, pour le simple lecteur que nous sommes, ce métier d’information se doit d’être au top en matière de syntaxe et de conjugaison. La faute d’orthographe heurte notre sensibilité d’esthète et du coup, le produit (le quotidien), en perd son statut important à nos yeux pour devenir une source dont on se méfiera dorénavant.